ChatGPT, la plateforme de conversation développée par OpenAI, fait l’objet d’un débat intense. Alors qu’elle propose de nombreuses opportunités pour les professionnels, de la rédaction de contenus sur les réseaux sociaux à la génération de code informatique, elle soulève également des préoccupations. Les implications de cette technologie IA dans le secteur des marchés publics sont particulièrement intrigantes.
L’intégration des technologies d’IA dans les marchés publics : les enjeux
Lorsqu’il s’agit d’utiliser ChatGPT pour rédiger des documents d’appels d’offres ou produire des livrables dans le cadre des marchés publics, il est crucial d’identifier les risques potentiels et de mettre en place des bonnes pratiques.
Les risques associés aux plateformes d’IA génératives
Le premier ensemble de risques concerne la protection des données personnelles. Les régulateurs à travers le monde ont déjà exprimé des préoccupations à cet égard. Par exemple, en Italie, l’autorité de protection des données a temporairement bloqué l’utilisation de ChatGPT en avril 2023, tandis qu’en France, la Cnil a ouvert une procédure de contrôle suite à des plaintes concernant l’utilisation de données personnelles.
Les données confidentielles présentent également des risques. Étant donné que les données fournies aident à former les plateformes d’IA, elles peuvent être utilisées dans les réponses fournies à d’autres utilisateurs. Cela soulève des problèmes de confidentialité, comme le démontre l’incident de Samsung où des informations confidentielles ont été divulguées.
Enfin, il existe des préoccupations concernant la propriété des données. Les réponses générées par des plateformes comme ChatGPT peuvent contenir des données appartenant à d’autres utilisateurs, soulevant des problèmes de droits d’auteur.
Adoption de bonnes pratiques pour une utilisation responsable de l’IA
Dans le cadre des marchés publics, les acheteurs et les opérateurs économiques doivent adopter des pratiques responsables pour garantir une utilisation sécurisée de l’IA.
Pour les acheteurs publics, l’idée est de s’assurer que leurs agents et leurs prestataires évitent d’utiliser des plateformes comme ChatGPT, du moins jusqu’à ce qu’il y ait des mesures de contrôle appropriées. Cela peut impliquer l’inclusion de clauses spécifiques dans les contrats publics.
Les opérateurs économiques, en revanche, doivent faire preuve de prudence lorsqu’ils utilisent des plateformes d’IA pour préparer leurs réponses aux appels d’offres. Il est essentiel d’éviter de saisir des données confidentielles dans ces plateformes.
L’IA dans les marchés publics, un avenir à définir
Alors que le monde est encore en train de comprendre le potentiel et les implications de l’IA, des lois et des réglementations sont en cours d’élaboration pour encadrer son utilisation et sa commercialisation. De plus, de nouvelles solutions basées sur l’IA sont déjà commercialisées pour aider les entreprises à naviguer dans le paysage des marchés publics.
Néanmoins, l’adage “si c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit” reste pertinent lorsqu’il s’agit d’utiliser ces plateformes. Alors que nous envisageons un avenir où l’IA et l’homme coexistent dans le monde du travail, nous devons également rester vigilants et responsables dans notre utilisation de ces technologies.